Date de création : 26.05.2007
Dernière mise à jour :
15.12.2025
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madame, monsieur, merci d'informer le marché que le groupe carrefour est concerné par cette action dès hier. b
Par Anonyme, le 19.02.2024
... plutôt le jeu de la barbichette !
Par George Orwell, le 26.08.2023
c'est ce qui nous attend dans 5 générations http://arbraca mes.centerblog .net
Par pat, le 04.03.2023
vu comme, c'est pa gagner !!!!! http://arbraca mes.centerblog .net
Par pat, le 04.03.2023
c'était il y a 4 ans qu'il fallait la faire la grève générale au lieu de percevoir les gj comme une concurrenc
Par Orwell, le 27.01.2023
Le dernier sondage paru fait apparaître un progrès du Rassemblement National (RN) et de La France Insoumise (LFI). On peut interpréter cette situation de deux manières radicalement différentes.
La première, que feront les partis concernés et beaucoup d’autres, consiste à considérer que les propositions politiques et économiques de ces mouvements populistes sont séduisantes et apparaissent plus convaincantes que les potions amères des partis modérés et responsables.
La seconde, moins intuitive et pourtant sans doute la bonne, est que le tournis que ressentent les Français devant le spectacle du débat budgétaire — avec ses menaces qui volent dans tous les sens et son suspense irrespirable — est un facteur d’angoisse supplémentaire qui aggrave l’inconfort vécu par les citoyens.
L’analyse des données chiffrées démontre que l’insécurité économique, mesurée par le taux de précarité des emplois, et l’insécurité physique, mesurée par le volume du bruit médiatique sur les faits divers, sont les moteurs des votes extrémistes. Les « propriétaires » sont sensibles au populisme d’extrême droite, les « locataires » à celui d’extrême gauche, mais la cause est commune : le statut social joue statistiquement un rôle bien plus important que le contenu programmatique des partis.
L’incertitude angoissante générée par le débat budgétaire dope le niveau d’insécurité général. Il est donc un carburant efficace pour les votes populistes. C’est évidemment une situation paradoxale : les partis extrémistes sont ceux qui menacent de renverser le gouvernement, ils sont les fauteurs du trouble qui met à mal la tranquillité publique, mais ils sont aussi les premiers bénéficiaires du malaise ainsi généré.
Normalement, en calmant le jeu et en contribuant à donner un budget au pays, le Parti Socialiste (PS) aurait pu faire baisser le degré de tension, ce qui aurait dû faire reculer les votes populistes. Mais le PS a commis une erreur stratégique.
En choisissant de maintenir une pression constante sur le gouvernement, même après avoir obtenu des concessions significatives — comme la suspension de la réforme des retraites ou l’ouverture à une taxation des superprofits — le Parti Socialiste a donné le sentiment qu’aucun compromis ne pouvait suffire. Cette posture, loin de renforcer sa crédibilité, a contribué à entretenir un climat de tension politique dont les principaux bénéficiaires sont les partis les plus radicaux. En refusant d’endosser le rôle de stabilisateur, le PS a manqué l’occasion de se distinguer comme une force de gouvernement capable d’apaiser le débat tout en influençant le cap. Il a ainsi laissé à LFI le monopole de la contestation, tout en brouillant sa propre ligne entre responsabilité et radicalité.
Par ailleurs, le PS, en voulant prouver qu’il est « de gauche », a choisi des thèmes comme « faire payer les riches » qui sont assez caricaturaux pour être des marqueurs populistes. Promouvoir la taxe Zucman — qu’elle soit bonne ou mauvaise — c’est faire sienne une approche populiste et faire en quelque sorte la campagne de Mélenchon à sa place, surtout quand à la fin ladite taxe n’est pas adoptée, alors qu’un impôt sur la fortune est tout autant intéressant pour recréer une meilleure égalité devant l’impôt.
Il est d’autant plus frappant de constater que cette évolution favorable à LFI et au RN ne s’accompagne d’aucun changement programmatique notable. Ni le RN ni LFI n’ont modifié en profondeur leurs propositions économiques ou institutionnelles. Cela confirme que le vote populiste ne repose pas sur une adhésion rationnelle à un projet, mais sur une réaction émotionnelle à un climat d’insécurité. Ce sont les circonstances — et non les idées — qui font progresser ces partis. Le malaise social, la tension politique et l’incertitude budgétaire agissent comme des catalyseurs, indépendamment du contenu des programmes.
L’exemple du Danemark le prouve : si l’insécurité professionnelle baisse ainsi que l’insécurité physique, le populisme recule. Tant que les partis de gouvernement ne verront pas qu’il existe des moyens concrets de s’attaquer au vote extrémiste, celui-ci augmentera.
Il est absurde de penser que c’est le génie de Monsieur Bardella ou le talent de Madame Le Pen qui séduisent les électeurs. On peut même dire que la seule certitude, c’est que le vote populiste ne doit rien — ou presque — aux programmes de ces partis.