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Le bal des dupes

Publié le 07/10/2025 à 14:11 par vivelagauche Tags : sur france place chez musique pouvoir
Le bal des dupes

Lecornu est-il là ? Est-il parti ? On ne saurait le dire, avec la mission dite de la dernière chance que le président lui a confiée après sa démission surprise.

Il faut l’avouer : la liste des ministres énoncée lundi soir pour constituer le nouveau gouvernement démissionnaire n’avait rien d’un bal des débutantes. Une collection de figures connues, à la popularité déclinante pour les uns, et nulle pour les autres — en dehors des deux fiers-à-bras de la Justice et de l’Intérieur, à qui l’on doit reconnaître une forme d’efficacité.

La nomination de Bruno Le Maire aux Armées semblait effectivement incongrue — et c’est peu dire — pour une personnalité qui a, qu’elle le veuille ou non, été au premier poste pendant la période où la dette française a explosé, et où les performances médiocres de l’économie ont enkysté le pays dans la crise actuelle. Que ce nom ait été le déclencheur de quelque chose d’insupportable chez les LR et Retailleau est fort possible, tant il symbolise à lui seul l’arrogance et l’échec du projet macroniste.

Mais la crise actuelle s’inscrit dans un processus que le Premier ministre démissionnaire a décrit : des négociations et des tentatives vaines pour construire une sorte d’accord a minima, afin de donner à la France un gouvernement — mais surtout un budget pour l’année 2026. En l’absence des deux, il faut s’attendre à une atonie économique renforcée, à un possible dérapage budgétaire supplémentaire, à une sanction des agences de notation, et peut-être — dans pas trop longtemps — à une véritable crise de la dette, si soudain la France ne parvient pas à placer les emprunts de l’État nécessaires au bon fonctionnement des organismes publics, au service des pensions et des aides sociales.

Et pourtant, la valse des déclarations qui se succèdent matin et soir dans les médias compose une musique étrange. On a le sentiment d’un bal de fantômes qui se meuvent dans un univers où rien de réel ne se produit. Les discours enflammés et les déclarations solennelles font valser dans tous les sens les slogans ronflants : le pouvoir d’achat, les immigrés, la lutte contre les inégalités, l’abrogation de la réforme des retraites, l’augmentation des salaires, la taxation des riches, etc. Que de belles et bonnes choses — qui n’ont aucune chance de se concrétiser dans un contexte de crise absolue, où le gouvernement est à terre, la France sans budget, le pays menacé par la paralysie politique et économique.

On voit les uns et les autres parler de dissolution et de démission du président comme s’il s’agissait de banalités, de gestes sans conséquence, que l’on peut utiliser pour un oui ou pour un non, et sans impact sur le destin collectif des Français.

La dissolution va plonger le pays dans les divisions, dans la bataille pour réélire des députés alors que l’Assemblée précédente a à peine un an d’existence. Il se peut que la nouvelle Assemblée ressemble à la sortante comme deux gouttes d’eau. Sinon, la seule issue nouvelle sera une majorité d’extrême droite.

Quant à la présidentielle, les sondages le montrent : le seul candidat en place est celui du RN. Il devance les autres dans les sondages de manière écrasante.

Pourtant, tous les partis — le RN mais aussi tous les autres — jouent la politique du pire dans des discours enflammés, se refusant à la moindre concession, invoquant de grands principes dans une bataille de chiffonniers où l’on se demande quel est l’enjeu.

Pour le moment, personne — en dehors de l’extrême droite — ne peut avoir la certitude de faire un bon score, quelle que soit l’élection. Et même celle-ci n’est pas tout à fait sûre de faire aussi bien que ce que disent les sondages, comme le passé l’a prouvé.

Alors oui : c’est le bal des dupes.

La justice a une mémoire d’éléphant

Publié le 03/10/2025 à 11:05 par vivelagauche Tags : sur homme coupable
La justice a une mémoire d’éléphant
 

Le 19 septembre 1989, le vol UTA 772 explose au-dessus du désert du Ténéré, tuant les 170 passagers et membres d’équipage, dont 54 Français. L’enquête révèle qu’une bombe a été placée dans la soute par des agents libyens. Ce n’est pas un accident : c’est un acte terroriste d’État. En 1999, la justice française condamne par contumace six hauts responsables du régime de Kadhafi, dont Abdallah Senoussi, chef des services secrets. Ce procès établit une vérité judiciaire : la Libye est responsable de l’attentat, et Senoussi est l’un de ses principaux exécutants.

Ce drame, inscrit dans la mémoire nationale, reste une blessure ouverte. Le mémorial du Ténéré témoigne de cette douleur, mais la blessure est aussi juridique et morale. En 2025, un autre procès vient réactiver cette mémoire : celui de Nicolas Sarkozy, ancien président de la République, jugé pour association de malfaiteurs. Les juges reconnaissent qu’un pacte criminel a été conclu entre Sarkozy et Senoussi, en vue du financement occulte de la campagne présidentielle de 2007. Ce pacte, scellé avec un homme reconnu coupable d’un attentat contre des Français, dépasse de loin le simple délit électoral.

La justice prononce l’acquittement sur le chef de financement illégal, faute de preuve comptable directe. Mais elle établit la réalité du pacte, et c’est cette alliance qui fonde la condamnation. Ce n’est pas une faute électorale : c’est une complicité postérieure avec un criminel d’État. Pactiser avec Senoussi, c’est pactiser avec l’ennemi. La visite de Kadhafi à Paris en 2007, les contrats militaires, les gestes diplomatiques — tout cela est requalifié comme mise en scène d’un pacte criminel. L’appel ne pourra effacer cette requalification : elle est désormais inscrite dans le droit et dans l’histoire.

Ce déplacement du débat est essentiel. Il ne s’agit plus de soupçonner une corruption, mais de constater une alliance avec un régime condamné pour terrorisme. La gravité du pacte l’emporte, et de loin, sur le délit électoral. La condamnation pénale devient alors inévitable, non par sévérité arbitraire, mais par fidélité à la mémoire des victimes du vol UTA 772. La République ne peut pactiser avec ceux qui l’ont frappée. Et la justice, en reconnaissant ce pacte, restaure l’honneur de sa propre mémoire.

Entreprises : taxons la richesse inutile

Publié le 25/09/2025 à 15:09 par vivelagauche Tags : sur base france monde travail nature
Entreprises : taxons la richesse inutile

Entreprises : taxons la richesse inutile

La France souffre d’un mal structurel rarement nommé dans le débat public : l’inefficacité de son capital productif. Ce diagnostic ne repose pas sur une dénonciation morale, mais sur une loi fonctionnelle simple. Si l’on rapporte la production marchande au stock de capital productif total, on obtient un coefficient de rendement global, noté α, défini comme :

                             α=P/K  

où P est la production marchande annuelle (PIB marchand) et K le stock total de capital productif brut, incluant bâtiments, terrains, infrastructures, équipements, logiciels, etc.

En France, ce coefficient plafonne à 0,30, contre 0,37 en Allemagne, 0,68 aux États-Unis et 0,80 en Chine. Autrement dit, la France mobilise un capital massif pour une production relativement faible.

Mais ce constat global masque une réalité plus subtile. Si l’on extrait du capital productif la part immobilière — bâtiments, terrains, infrastructures — et que l’on ne conserve que les équipements réellement mobilisables dans la production (machines, logiciels, outils), on obtient un second indicateur :

                       Rhors-immo=P/ Khors-immo 

où K hors-immodésigne le stock de capital productif hors immobilier. En France, ce rendement remonte à 0,75, soit un niveau équivalent à celui de l’Allemagne. La France ne décroche donc pas par nature, mais par structure : elle immobilise trop de capital dans des actifs peu productifs.

Ce phénomène est aggravé par une fonction spécifique de l’immobilier dans le régime français : il sert de réservoir patrimonial, de dispositif de stacking du capital. L’immobilier conserve, valorise, concentre, mais ne produit pas. Il permet aux entreprises de figer du capital dans des actifs tangibles, souvent hors des circuits marchands, tout en bénéficiant d’une valorisation passive et d’une fiscalité avantageuse. Ce mécanisme alimente une dissociation entre patrimoine et production, entre richesse et efficacité. Des mètres carrés qui dorment pendant que l’économie pédale dans le vide.

Face à ce constat, la proposition d’un impôt sur l’immobilier d’entreprise apparaît comme une réponse structurelle, fonctionnelle et stratégique. Mais plutôt que de taxer l’immobilier en bloc, ou de distinguer entre murs utiles et murs dormants, il est plus efficace de poser une règle simple : le capital immobilier est légitime jusqu’à égalité avec le capital productif mobilisable. Au-delà, il devient fiscalisable.

                     ΔK=Kimmo−Kproductif

où Kimmo  est la valeur totale de l’immobilier inscrit au bilan, et Kproductif celle des équipements réellement mobilisés dans la production marchande.

Tant que K immo ≤  K productif, l’entreprise est exonérée. Au-delà, l’excédent devient l’assiette fiscale.

Le rapport entre capital immobilier et capital productif mobilisable constitue une approximation grossière, mais robuste, du surinvestissement patrimonial. Il ne prétend pas à la précision comptable, mais à la puissance incitative. Si l’application de la taxe faisait apparaître des biais — sectoriels, comptables ou stratégiques — un effet correctif pragmatique pourrait être introduit sans modifier le principe. La règle d’égalité n’est pas un dogme, c’est un seuil fonctionnel. Elle permet d’agir sans typologiser, de corriger sans complexifier, de tester sans punir.

Pour garantir que la taxe ne pénalise les PMElimites ni les professions libérales à structure immobilière stable, la franchise pourrait être portée à 700 000 €. Ce seuil exclurait de fait les petites structures patrimoniales, tout en maintenant l’incitation pour les entreprises à rééquilibrer leur capital. Il agit comme amortisseur fiscal sans altérer la règle d’égalité.

Prenons un cas concret: un notaire installe son étude dans un bâtiment d’une valeur de 1 000 000 €, avec 300 000 € d’équipement productif (ordinateurs, photocopieurs, etc.). L’excédent immobilier est donc de 700 000 €. En appliquant une franchise de 700 000 €, la base taxable devient nulle. La taxe ne s’applique pas. Si l’excédent était de 900 000 €, la base taxable serait de 200 000 €, soit une taxe annuelle de 2 500 € à 1,25%. Rapportée à un chiffre d’affaires moyen de 600 000 € et à une charge fiscale de 60 000 € (IS), cette taxe représenterait une augmentation de 4,17% de la charge fiscale. Elle reste modérée, prévisible, et proportionnée. Elle agit comme signal structurel, non comme ponction punitive.

À l’échelle macroéconomique, la projection reste robuste. Le capital immobilier total des entreprises est estimé à 3 600 Md€, le capital productif mobilisable à 2 400 Md€, soit un excédent de 1 200 Md€. En appliquant une franchise de 700 000 € à 500 000 entreprises, on retire 350 Md€ de l’assiette. Base taxable ajustée : 850 Md€. À un taux modéré de 1,25%, la recette annuelle serait de 10,625 Md€.Ce niveau reste significatif, tout en garantissant une protection fiscale pour les structures intermédiaires.

Et avec un effet économique bien plus incisif: là où la taxe Zucman redistribue sans modifier la structure du capital, l’impôt proposé agit directement sur son allocation. Il incite à désimmobiliser, à réallouer, à produire. Il permettrait de réduire la part immobilière du capital productif (de 60% à 50%), ce qui ferait mécaniquement remonter le rendement global de 0,30 à environ 0,42 — soit un rattrapage significatif vis-à-vis de l’Allemagne.

On objecteraque les entreprises françaises sont déjà parmi les plus taxées au monde. Mais cette critique confond taux facial et structure d’allocation. Ce que je propose ici n’est pas une taxe de plus — c’est une requalification de l’assiette. Il ne s’agit pas de taxer l’activité, ni l’investissement, ni la production. Il s’agit de taxer la richesse inutile, celle qui dort dans les bilans, celle qui ne produit rien, celle qui concentre sans contribuer.Taxer l’excédent immobilier, c’est corriger une inefficacité structurelle, pas alourdir la charge productive. C’est une taxe qui libère l’investissement, au lieu de le freiner. Ce n’est pas le niveau de taxe qui bloque, c’est la structure du capital. Et tant qu’on ne la requalifie pas, on continuera à taxer le travail pour compenser l’inefficacité du patrimoine.

Ce n’est pas une taxe de plus. C’est la première qui vise ce qui ne produit rien.

Plusieurs travaux ont esquissé, sans l’approfondir, l’idée que l’immobilier pourrait altérer l’efficacité productive du capital en France. La Banque de France a montré que la valorisation immobilière augmente la capacité d’endettement des entreprises, mais tend à favoriser les moins productives. Askenazy a évoqué le risque d’une allocation sectorielle biaisée par l’expansion immobilière. Piketty reconnaît que l’immobilier représente plus de la moitié du capital national, mais sans en tester la fonction productive. L’OFCE, enfin, a souligné la faiblesse de l’investissement public net, sans articuler cela à une critique du capital immobilisé privé.

Aucun de ces travaux ne propose une désagrégation systématique du capital productif, ni ne formule une loi fonctionnelle du type R hors-immo. Aucun ne construit une typologie des régimes capitalistiques selon leur sincérité productive. Aucun ne propose une fiscalité orientée vers la réallocation du capital immobilisé.C’est là que cette approche se distingue : elle ne dénonce pas, elle qualifie ; elle ne redistribue, elle réoriente ; elle ne moralise, elle teste.

Ce qui frappe, dans ce contexte, c’est le silence des figures dominantes du champ économique. Le « Mozart de la finance » n’a jamais pris la peine de décortiquer les faiblesses du tissu productif français. Il a parlé de compétitivité, de réindustrialisation, de réformes structurelles — mais sans jamais interroger la structure réelle du capital, ni sa fonction dans la production. Les économistes reconnus ont suivi, préférant commenter les inégalités ou les taux d’intérêt plutôt que de tester la sincérité du capital engagé. Les médias, enfin, ont relayé les oppositions binaires — capital contre travail, riches contre pauvres — sans jamais ouvrir l’espace d’un diagnostic fonctionnel. À force de regarder les bilans, ils ont oublié de regarder ce qui produit vraiment.

Ce silence est d’autant plus regrettable qu’il prive le débat public d’un levier décisif : celui de la requalification du capital selon son usage réel. Il empêche la France de penser son retard non comme une fatalité, mais comme une structure modifiable. Il interdit de concevoir une fiscalité qui ne punisse pas, mais qui oriente. Il bloque la possibilité d’un débat lucide, rigoureux, et potentiellement consensuel — fondé non sur la dénonciation, mais sur la fonction.

POURQUOI LE RN PEUT SEDUIRE 2

Publié le 21/09/2025 à 11:14 par vivelagauche Tags : image sur base france homme enfants femme société centre nature cadre pouvoir
POURQUOI LE RN PEUT SEDUIRE 2

Nous l’avons vu le rn séduit une partie de l’électorat non pas en produisant une vision programmatique dont la mise en œuvre serait de nature à sortir la France de l’ornière mais en réactivant une opposition archétypale qui cristallise les angoisses et leur donne un schéma de fixation quasiment biblique. L’immigré placé au centre du discours comme cause de tous les maux fonctionne comme l’ennemi redouté dans lequel se cristallisent toutes les peurs à l’égal du nomade par rapport au sédentaire. La puissance de ce schéma mental rend compte des succès de la thématique anti-immigré dans les sociétes où la  baisse démographique  crée de fait un déséquilibre générationnel non- dit mais largement ressenti qui alimente une sorte d’angoisse du vide.

Un autre schema contribue au succès du rn et il convient de l’expliciter car comme le précédent il est assez peu compris tant des soutiens du rn que de ceux qui le combattent. Il est lié  à l’importante évolution des principes qui structurent le pacte social. Il n’y a pas réellement longtemps le mariage traditionnel et patriarcal structurait l’image de la famille, celle-ci était considérée comme le groupe de base de la société  avec un porte- parole, le chef de famille et un narratif, la lignée, la parenté source des solidarités fortes. Ce schéma  a disparu pour de bonnes raisons mais  même quand il constituait un cadre oppressif, il avait un pouvoir rassurant et surtout il fonctionnait dans un cadre universel le groupe qui est dans la psyché humaine une structure si forte  qu’il est réinvesti pratiquement partout, l’association, la commune, l’entreprise, l’Etat, etc.. La nouvelle vision de la famille intègre les principes forts qui font consensus, égalité entre homme et femme, liberté sexuelle totale et limitée à des adultes consentants, liberté d’avoir ou pas des enfants, droit de les abandonner (avec pension alimentaire) et enfin droits des enfants, limitant celui que peuvent exercer sur eux leurs parents. Ces changements ont radicalement modifié la nature de la famille  qui a cessé d’être un groupe structuré et validé par la puissance publique.  Les familles contemporaines ont toute liberté de se réinscrire dans un narratif qui leur convient et de choisir de se voir comme un groupe mais la puissance publique comme le discours dominant, ne fournissent plus de schema normatif. Cette situation de décrochage par rapport au modèle universel que constitue le groupe comme modèle mental est nécessairement source d’instabilité et d’angoisse.  Et le rn en se posant comme défenseur autoproclamé de la famille traditionnelle apporte à beaucoup de ses adeptes une image rassurante qui valide leur manque. Bien sûr il ne propose pas un recadrage dynamique capable de faire avancer la société et il est pratiquement sûr qu’au pouvoir il ne changerait rien . Mais en se posant comme le défenseur de la famille goupe structurant de la société il fait résonner l’aspiration inconsciente à combler ce manque que constitue l’absence d’une image  consolidée de la famille contemporaine.

Face à lui, aucun parti, aucun penseur n’a porté son regard sur cette question comme si pendant des siècles la famille n’avait pas été vue et comprise comme la base même de la cohérence sociale.  

POURQUOI LE RN PEUT SEDUIRE ?

Publié le 18/09/2025 à 09:57 par vivelagauche Tags : sur vie france monde maison société texte pouvoir
POURQUOI LE RN PEUT SEDUIRE ?

Le succès du Rassemblement National dans l’opinion publique est une réalité politique contemporaine. Elle mérite, de la part de tout observateur de la vie publique, un effort de compréhension lucide et rigoureux.

Les électeurs du RN sont surreprésentés parmi les propriétaires vivant dans des zones à menace ressentie élevée. Ce fait, établi par analyse statistique, révèle une condition affective : attachement au lieu, à la maison, au quartier. Le propriétaire est une figure d’enracinement, de stabilité, de maîtrise locale.

Face à lui, l’immigré est construit comme figure de mobilité radicale. Il incarne l’instabilité, l’altérité, le passage. Il devient, dans le récit RN, l’antagoniste symbolique du monde sédentaire.

L’opposition entre sédentaire et nomade, bien connue dans les sociétés du désert, trouve une résonance contemporaine dans le récit politique du Rassemblement National. Le sédentaire construit, s’enracine, défend son territoire. Le nomade traverse, échappe, déstabilise. Cette tension anthropologique est réactivée dans une logique électorale moderne.

La menace ainsi mise en avant n’est pas une donnée empirique, mais une structure anthropologique. Elle repose sur une peur archaïque : celle d’être délogé, envahi, dissous. Elle ne décrit pas une réalité statistique — elle active un schéma imaginaire.

Le récit RN ne démontre pas, il réactive. Il ne s’appuie pas sur des faits, mais sur une grammaire affective latente. Il transforme une condition sociale en récit mobilisateur.

Mais l’efficacité de ce récit ne prouve en rien la pertinence du projet politique qu’il soutient. Qu’un discours soit largement partagé ne signifie pas qu’il soit juste, ni adapté aux enjeux réels du pays. La résonance affective ne garantit ni la cohérence, ni la viabilité.

Si le RN venait au pouvoir, ses soutiens les plus fervents seraient les premiers déçus. Car derrière le récit mobilisateur, il n’y a pas de projet structuré, mais une mécanique creuse. Dans les mairies qu’il dirige, les mesures prises sont inefficaces et rarement originales. L’action politique ne prolonge pas le récit — elle le révèle comme façade.

Ce récit est opératoire parce qu’il épouse une logique du vécu. Il oppose deux régimes d’existence : l’enraciné et le mobile. Il ne convainc pas — il résonne. Mais cette résonance ne suffit pas à fonder un projet politique légitime.

Ce phénomène ne se limite pas à la France. Le mouvement de droitisation extrême et la crainte de l’immigré sont devenus universels dans des pays tous marqués par un déficit de natalité. Cette configuration démographique alimente une angoisse diffuse de disparition, de dilution, de perte d’identité. Le discours anti-immigration gagne en légitimité apparente non parce qu’il est fondé, mais parce qu’il est massivement partagé. Cette diffusion donne au récit une forme de crédibilité mimétique : il semble pertinent parce qu’il est répété. Mais cette universalité apparente est le symptôme d’une anxiété civilisationnelle, non la réponse à un problème réel.

Faire ce constat, ce n’est pas nier la crise. Crise démographique, avec baisse de la natalité et vieillissement de la société. Déperdition de l’activité industrielle. Recul scientifique et technique dans la compétition mondiale. Crise de l’emploi, précarisé par le développement de l’économie touristique. Érosion de la capacité de se loger, plombée par des années de spéculation foncière et de fiscalité contre-productive. Perte de puissance militaire plus ou moins assumée. Crise de l’État, dans lequel l’inflation de la fonction de contrôle étouffe sa propre capacité d’adaptation. Crise du déficit, crise de la dette. Insécurité  générée par des trafics et des radicalisations. Mais face à ces immenses défis, les discours de Marine Le Pen et Jordan Bardella se résument à la répétition inlassable de deux mots : “immigration” et “pouvoir d’achat” — comme s’ils étaient les chamanes d’un culte magique dans lequel l’invocation répétée à l’infini suffisait à obtenir la faveur divine. Sur les problèmes concrets et complexes, pas une seule idée originale, pas une seule proposition novatrice n’a capté l’attention des experts les plus complaisants. Le rite incantatoire cache le vide sidéral du projet.

Ce texte est un avertissement. Il s’adresse à tous — à ceux qui ne votent pas RN, mais aussi à ceux qui le soutiennent. Car le récit mobilisateur du RN, s’il fonctionne par sa capacité à activer des peurs anciennes et des oppositions symboliques, ne débouche sur aucun projet structurant. Il occupe l’espace politique sans le transformer. Et ceux qui y croient seront les premiers à constater que derrière l’urgence mise en scène, il n’y avait ni feu, ni solution — seulement un dispositif vide, agité pour masquer l’absence.

 

 

Festival des imbéciles:l’Europe sabote sa propre IA

Publié le 11/09/2025 à 18:34 par vivelagauche Tags : image sur france monde arthur cadre
Festival des imbéciles:l’Europe sabote sa propre IA

Festival des imbéciles : quand l’Europe sabote sa propre intelligence artificielle

Il est temps de dénoncer l’absurdité d’un système qui prétend défendre l’innovation européenne tout en l’entravant. Comment accepter que des modèles d’intelligence artificielle conçus en France, par des ingénieurs français, soient bridés par des lois françaises et européennes plus soucieuses de contrôle que de progrès ? Mistral, fleuron technologique national, est contraint de naviguer dans un labyrinthe réglementaire qui l’empêche d’accéder aux données de son propre pays. Pendant ce temps, des acteurs étrangers, moins contraints, avancent à grande vitesse, intégrant nos corpus, nos langues, nos usages. Ce n’est pas une question de puissance technologique, mais de volonté politique. La régulation ne doit pas devenir une camisole. Protéger les citoyens, oui. Étouffer l’innovation, non. L’Europe ne peut pas se contenter d’être le gardien éthique du monde numérique tout en renonçant à en être acteur. La souveraineté ne se décrète pas, elle se construit. Et elle commence par donner à nos chercheurs, nos entreprises, nos talents, les moyens d’agir.

Les freins imposés aux innovateurs européens, et français en particulier, relèvent d’une technocratie aveugle à la réalité du terrain. Le cadre réglementaire de l’AI Act, censé encadrer les usages de l’intelligence artificielle, impose aux modèles dits « à usage général » des obligations disproportionnées :

  • documentation technique exhaustive
  • audits de conformité
  • traçabilité des données d’entraînement
  • publication de rapports sur les risques systémiques

Ces exigences, appliquées dès les phases expérimentales, ralentissent le développement, découragent l’investissement et créent une distorsion de concurrence flagrante avec les géants américains ou asiatiques. Pire encore, des acteurs comme Mistral se voient entravés dans l’accès aux données publiques françaises, pourtant essentielles à l’entraînement de modèles linguistiques nationaux. Ce verrouillage, au nom d’une prudence bureaucratique, revient à priver les innovateurs français des ressources de leur propre pays. C’est là que l’absurde devient scandaleux.

Ce n’est pas pour rien que Mistral AI, fleuron français de l’intelligence artificielle, a refusé de signer le Pacte volontaire proposé par la Commission européenne, qui anticipait certaines obligations du futur AI Act. Ce refus traduit une méfiance explicite envers une régulation jugée incohérente et paralysante, au point que plusieurs entreprises, dont Meta, ont suspendu le lancement de leurs modèles en Europe. Arthur Mensch, PDG de Mistral, a lui-même exprimé publiquement ses réserves, notamment sur les effets pervers d’une régulation trop lourde pour les jeunes entreprises innovantes. Quand ceux qui construisent l’avenir numérique de l’Europe tirent la sonnette d’alarme, il ne s’agit pas d’un caprice industriel, mais d’un signal politique majeur.

Tout utilisateur avisé, même sans expertise technique, peut constater les insuffisances flagrantes dans l’accès aux données que cette législation absurde implique. Il suffit d’interroger un modèle d’intelligence artificielle sur des corpus français — textes administratifs, publications scientifiques, contenus culturels — pour mesurer à quel point l’accès est fragmenté, incomplet, voire inexistant. Cette pauvreté d’information n’est pas due à une faiblesse technologique, mais à des verrous réglementaires imposés par une technocratie qui confond prudence et paralysie. En prétendant protéger les citoyens, on prive les innovateurs français des ressources essentielles à la construction d’une IA souveraine, pertinente et compétitive. C’est une absurdité que tout citoyen attentif peut vérifier par lui-même — et qui mérite d’être dénoncée avec force.

Les dirigeants ne sont pas des imbéciles. Mais en se comportant comme ils le font — en entravant leurs propres innovateurs, en verrouillant l’accès aux données nationales, en imposant des normes disproportionnéesils agissent comme s’ils l’étaient. Et c’est peut-être pire : car cela révèle une forme d’aveuglement volontaire, une incapacité à voir que leur prudence bureaucratique devient un poison lent pour l’intelligence française. Ce n’est pas l’incompétence qui menace notre souveraineté numérique, c’est l’absurde obstination à réguler avant même d’avoir construit. Voilà pourquoi le titre de ce plaidoyer est volontairement brutal : il reflète non pas une insulte, mais une alerte.

La France mérite mieux que l’autocensure technologique. L’Europe mérite mieux que la frilosité réglementaire. Ce combat n’est pas corporatiste, il est civilisationnel. Il en va de notre capacité à exister dans le monde numérique. À rester maîtres de nos outils, de nos langues, de nos récits. À ne pas devenir les spectateurs de notre propre effacement. Ce plaidoyer est celui d’un citoyen qui refuse de voir l’intelligence bridée par l’absurde.

Rédigé avec l’aide de Microsoft Copilot 

 

 

un veritable ennemi public

Publié le 08/09/2025 à 11:58 par vivelagauche Tags : sur france photo centre
un veritable ennemi public

La canonisation, hier, de Carlo Acutis — un adolescent décédé à quinze ans d’une leucémie fulgurante — rappelle avec force que cette maladie n’est pas une abstraction statistique, mais une réalité brutale qui frappe des vies jeunes, parfois sans alerte. Ce destin tragique, devenu symbole pour une génération entière, donne à la question de l’exposition environnementale une résonance particulière. Il invite à regarder en face les causes évitables, les risques silencieux, et les responsabilités collectives.

Le benzène est un cancérogène avéré, classé en groupe 1 par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Il est directement impliqué dans le développement de leucémies, notamment aiguës myéloïdes, par son action sur la moelle osseuse. Ce composé organique volatil, issu principalement des carburants et du trafic routier, circule librement dans l’air urbain, s’infiltre dans les habitations, et s’accumule dans les tissus vivants. Or, malgré la gravité du risque, la prévention reste en jachère.

Les données officielles du ministère de la Transition écologique montrent que dans certaines zones urbaines, les concentrations annuelles de benzène dépassent les 2 µg/m³ — seuil d’alerte sanitaire français — et frôlent parfois les 5 µg/m³, limite européenne. Ces niveaux, bien que légaux, sont loin d’être anodins : ils exposent des milliers d’habitants, souvent sans qu’ils en aient conscience.

Ce constat prend une dimension nouvelle grâce à des études épidémiologiques récentes, comme le programme GEOCAP mené en France, qui a analysé plus de 2 700 cas de leucémie infantile. Ces travaux ont démontré une corrélation significative entre la proximité des axes routiers et le risque accru de leucémie aiguë myéloblastique (LAM). En parallèle, des recherches moléculaires publiées depuis 2016 ont mis en évidence le rôle du métabolite toxique du benzène, la benzoquinone, dans l’inhibition de mécanismes épigénétiques essentiels à la régulation des cellules sanguines. Ces avancées scientifiques apportent des connaissances nouvelles et décisives, qui rendent toute inaction difficilement justifiable.

Face à cela, une mesure simple, peu coûteuse et immédiatement applicable s’impose : équiper les municipalités de détecteurs portables à photo-ionisation (PID), capables de mesurer en temps réel les concentrations de benzène dans l’air ambiant. Ces appareils, comme le Xam8000-PID ou le MX6-COV, sont compacts, précis (détection dès 0,01 ppm), et utilisables par des agents techniques sans formation lourde. Leur coût, entre 1000 et 3000 €, est dérisoire au regard des enjeux sanitaires.

Mais au-delà de la mesure, il est désormais envisageable d’installer en bord de route des ouvrages filtrants urbains spécifiquement conçus pour capter les composés organiques volatils comme le benzène. Ces structures modulaires, intégrant des panneaux à charbon actif imprégné, peuvent être disposées le long des axes routiers, des trottoirs ou des zones piétonnes. Couplées à des capteurs de concentration et alimentées par énergie solaire, elles permettent une réduction locale des niveaux de benzène dans l’air ambiant. Le coût estimé d’un tel dispositif est d’environ 300 000 € par kilomètre linéaire la première année, incluant la structure, les filtres, les capteurs et l’installation. L’entretien annuel est évalué à 120 000 €/km.

Ce n’est pas une réforme nationale complexe qu’il faut — juste une note d’information claire aux mairies, les invitant à agir. La prévention du risque benzène ne demande ni miracle technologique ni budget colossal. Elle exige simplement du bon sens, de la transparence, et le courage de regarder l’invisible en face.

une autre lecture de la richesse française

Publié le 04/09/2025 à 17:39 par vivelagauche Tags : sur france place
une autre lecture de la richesse française

Ce que le PIB ne dit pas : une autre lecture de la richesse française

En explorant les composantes du PIB, je suis tombé sur une évidence troublante : une large part de ce que nous appelons "richesse nationale" repose sur des conventions comptables. Les loyers imputés — ces loyers fictifs que les propriétaires se verseraient à eux-mêmes — et la production des administrations publiques, évaluée par leur coût et non par leur valeur réelle, gonflent artificiellement le PIB. Et si l’on retirait ces éléments pour ne garder que la richesse effectivement produite et échangée ?

Le résultat est saisissant. Ce que l’on obtient, c’est un PIB marchand net, bien plus révélateur. Et là, les écarts entre pays européens deviennent flagrants. L’Allemagne et le Royaume-Uni restent solidement en tête, avec environ 38 000 € de richesse marchande réelle par habitant. L’Italie et l’Espagne décrochent nettement, sous les 28 000 €. Et la France ? Elle se retrouve dans une position médiane, autour de 30 460 € — loin derrière ses deux grands voisins du nord.

Cette approche ne vise nullement à nier l’utilité des services publics ni la valeur d’usage des logements occupés par leurs propriétaires, mais à mieux cerner la richesse marchande effectivement produite et échangée dans les différentes économies.

Ce n’est pas seulement une question de chiffres. Ce que ce calcul révèle, c’est une fragilité structurelle du modèle français. Le poids croissant du tourisme dans notre économie, souvent présenté comme une force, semble en réalité avoir pris la place de secteurs stratégiques comme l’industrie et l’agriculture. En 2024, le tourisme représente 8 % du PIB français, soit plus que l’agriculture (1,4 %) et presque les deux tiers de l’industrie (12,6 %).

Ce basculement est d’autant plus frappant qu’il s’est accéléré sur vingt ans :

Secteur Part du PIB en 2004         Part du PIB en 2024        Évolution sur 20 ans

 Industrie       18,5 %                 12,6 %                             ▼ –5,9 pts

 Agriculture 2,5 %                     1,4 %                              ▼ –1,1 pts

 Tourisme      ≈ 2,5 %              8,0 %                              ▲ +5,5 pts

 Services ≈ 70 %                  ≈ 78 %                                   ▲ +8 pts

Ce que ce basculement signifie, c’est que de plus en plus de jeunes diplômés trouvent des emplois précaires dans le tourisme, là où leurs parents travaillaient dans l’industrie. Cette substitution affaiblit notre capacité à exporter, à créer de la valeur durable, à maintenir notre souveraineté économique — mais aussi à offrir des emplois stables, qualifiés et bien rémunérés. Là où l’industrie structure des filières, le tourisme repose sur des emplois saisonniers et peu valorisés.

Plus encore, en rapportant la dette publique française à ce PIB marchand net, le ratio dépasse les 160 %. Une dette qui paraissait soutenable devient soudain beaucoup plus lourde. Ce n’est plus un simple débat budgétaire : c’est une question de modèle économique.

Ce recalcul, aussi austère soit-il, rend visibles des réalités que les chiffres officiels tendent à masquer. Il distingue la richesse produite de la richesse administrée, expose les modèles économiques sous-jacents, et clarifie les enjeux politiques. Dans une France en quête de repères, il devient essentiel de regarder non pas ce que nous possédons, mais ce que nous produisons — et ce que cela dit de nous.

 

le front républicain fonctionnera encore

Publié le 02/09/2025 à 15:17 par vivelagauche Tags : france coup divers
le front républicain fonctionnera encore

Les sondages donnent le rn à 32 % et reconquête   à 5% soit au total  37% pour l’extrême droite, la gauche est a 23% plus 6% divers gauche soit 28% donc la majorité présidentielle est a moins de 25%. Si une dissolution a lieu, mais elle est très improbable avec ce panorama, il est raisonnable de penser qu’au premeir tour,  le rn sera en tête dans  70 à 80% des circonscriptions  avec un nombre important d’élus et la perspective d’une victoire écrasante second tour. Si la gauche est divisée le nombre de circonscription où le bloc central sera en  seconde position sera beaucoup plus important que si  d’une manière ou d’une autre il y a, à gauche, non pas  une nouvelle NUP mais une sorte d’accord électoral. Ceci  pourra déterminer le rapport entre élus de gauche et élus du bloc central au second tour. Mais une évidence  dictera les conduites la perspective d’une victoire écrasante du rn aura pris corps et compte tenu que ce parti est évidemment détesté par tous ceux qui ne votent pas pour lui en dehors de reconquête, on peut penser que sous une forme ou une autre le front républicain fonctionnera encore. Il est d’ailleurs une constante des élections françaises depuis des lustres, on n’a pas de raison de penser qu’au moment ou la menace rn sera à son paroxysme il disparaitrait tout a coup.

Il est donc raisonnable de penser qu’a peu de choses près ce sera la même assemblée qui sera élue et que la dissolution ne réglera pas un seul problème et qu’elle ne donnera pas une majorité de gouvernement au rn. La plus probable en cas de dissolution est donc que cela ne résoudra rien, car elle reconduira une configuration parlementaire aussi éclatée, voire plus conflictuelle, que l’actuelle. Pour le moment toutes les hypothèses mènent à la même conclusion  : la France restera ingouvernable, non pas par absence d’élections, mais par absence de majorité fonctionnelle.

Après Bayrou:aucune majorité

Publié le 31/08/2025 à 11:22 par vivelagauche Tags : sur vie france place soi chez fond cadre pouvoir
Après Bayrou:aucune majorité

Après Bayrou : des hypothèses, mais aucune majorité pour avancer

Je ne regrette pas François Bayrou.  C’est un politicien présent sur la scène française depuis des lustres qui a pris l’habitude d’arbitrer les présidentielles grâce à sa formation centriste. On peut le dire, successivement Sarkozy, Hollande et Macron lui doivent partiellement leurs victoires. On peut imaginer que pour une personnalité de son calibre devenir premier ministre était un espoir caressé depuis longtemps et une jouissance intense. C’est donc assez surprenant de constater qu’il s’est montré timoré et largement dénué d’imagination et de proposition devant tant de problèmes qui assaillent la république. C’est tout autant surprenant de constater à quel point il est un mauvais communicant.  On a du mal à expliquer pourquoi il n’a pas su tirer au moins une action formelle du conclave qu’il a lui-même mis en place pour légitimer la bienveillance des socialistes à son égard. En reprenant un discours catastrophiste sur la dette de l’Etat il a repris un marqueur largement utilisé dans sa vie politique et c’est sans doute parce que ce n’est pas la première fois qu’il fait de ce thème un étendard que beaucoup mettent en doute le sérieux de ses alertes. Les ratés de sa dernière mise en scène où il crée lui-même les conditions de l’inaudibilité de son alerte en mettant en jeu son destin politique par un vote de confiance doit être imputé à une méconnaissance gravissime des règles élémentaires de la communication. On ne masque pas un signal technique important par un autre  beaucoup plus dramatique et personnalisé.  Avec ses erreurs d’analyse et la médiocrité générale de son gouvernement certes contraint par l’absence de majorité,  son rôle politique s’était affaibli. Son départ ne représente pas en soi une perte pour le pays et sa comparaison avec Mendés France n’est qu’un flop de plus. Mais son effacement ne crée pas un appel d’air, il révèle au contraire un vide. Car les hypothèses qui se dessinent pour la suite sont tout aussi  préoccupantes en elles-mêmes, qu’incapables de rassembler une majorité, même minimale, pour répondre à l’urgence budgétaire et engager les réformes de structure devenues vitales pour la survie du pays.

  1. L’hypothèse technocratique : un appui populaire en trompe l’oeil

Un sursaut technocratique pourrait tenter de restaurer une forme d’ordre budgétaire en mettant en avant des profils « compétents » et des arbitrages « responsables ». Mais ce scénario, qui rassure peut-être les institutions et les observateurs extérieurs, et semble si on en croit les sondages  séduire l’opinion va provoquer une levée de boucliers chez les forces politiques fragmentées. Les partis n’adhèrent pas à cette logique technicienne. Sans assise électorale, sans légitimité populaire, cette hypothèse pourra à peine gouverner, et certainement pas réformer. Chaque mesure trouvera devant elle des adversaires résolus qui ne manqueront pas de souligner son manque de légitimité et d’en appeler à son départ.   

  1. L’hypothèse populiste : un élan minoritaire, sans crédibilité d’action

Les sondages n’indiquent pas une poussée populiste plus importante mais que le président se laisse aller à leur donner le gouvernement dans le cadre de l’assemblée actuelle ou après une dissolution ne changera pas fondamentalement l’équation. Qu’ils soient   de la droite extrême ou d’une gauche radicalisée, leur critique du système et leur promesse de rupture font craindre une fuite en avant dans on ne sait quoi. Les plus optimistes pensent qu’on aura du Méloni mais il est tout aussi probable que ce soit du Trump, du Milei, ou du Maduro . Les français feraient bien de regarder ce qui se passe dans  quelques pays qui servent de laboratoire à des idées qu’on ne connait que par leur étalage au café  du commerce et dans les media complaisants. En réalité, derrière l’élan apparent, ces forces peinent à construire une coalition viable. Leur discours clive, divise, et ne débouche pas sur un programme budgétairement soutenable. Même si elles progressent dans les urnes, elles restent incapables de fédérer une majorité d’action : soit elles font peur à leurs partenaires potentiels, soit elles s’autocensurent en approchant du pouvoir, ruinant leur crédibilité.

  1. L’hypothèse de l’immobilisme : l’érosion silencieuse du soutien

C’est peut-être l’option la plus probable, mais aussi la plus dangereuse : celle de la résignation collective,  avec la mise en place d’une équipe qui gère à vue, évite les sujets difficiles et temporise. Ce scénario du « laisser-couler » ne suscite ni espoir, ni adhésion, ni énergie. Il n’agrège de majorité, qu’au cas par cas, ce qui limite énormément son champ d’action  : pas de projet, pas d’élan, juste une forme d’attente inquiète. Or sans réformes adaptées la France va s’enfoncer dans la crise multiforme qu’elle connaît déjà.

Conclusion : le vrai problème, c’est l’absence de majorité

Ce qui rend toutes ces hypothèses inquiétantes, ce n’est pas seulement leur contenu, c’est qu’aucune ne peut aujourd’hui s’appuyer sur une majorité politique, sociale ou électorale suffisamment forte pour engager un minimum de mouvement. Or, sans majorité, il n’y a pas de cap possible. Sans cap, il n’y aura ni redressement budgétaire, ni réforme de fond. Le retrait de Bayrou ne serait pas dramatique si une relève existait. Le drame, c’est qu’il laisse place à un vide politique, dans lequel personne ne semble capable de rassembler pour agir. Dans la main du président la dissolution ne garantit pas une nouvelle majorité, sa démission conduira à une bataille de chiffonniers qui aggravera encore les tensions et les divisions, celui qui sera élu sera détesté par la moitié du pays dés le départ et sans majorité parlementaire annoncée il sera aussi empêché que Macron. Il est donc temps que d’une manière ou d’une autre les français se dotent d’une majorité de gouvernement stable cela suppose que l’opinion publique mesure enfin pleinement les enjeux et le risque que les extrêmes font courir au pays.

Dans ce contexte d’impasse politique et de fragmentation des forces, une seule initiative pourrait encore ouvrir une voie praticable : que le président confie au président du Sénat la mission de consulter les acteurs institutionnels, sociaux et territoriaux, afin de lui soumettre un projet de référendum structuré autour de trois orientations majeures — une réforme des institutions pour restaurer la capacité d’action, la préservation du pacte social dans ses piliers essentiels, et une trajectoire budgétaire crédible pour garantir la soutenabilité de l’État. Ce ne serait pas un programme de gouvernement, mais un cadre de responsabilité nationale, porté par le peuple, pour sortir du blocage sans renier la démocratie.